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En Belgique, l’employeur est obligé d’évaluer les risques psychosociaux (RPS) dans son entreprise et de mettre en place des mesures de prévention afin de les éviter. Celui-ci doit donc intégrer la prévention des RPS dans sa politique de prévention des risques professionnels.
Mettre en place une politique de prévention
Tout employeur est obligé de mener une politique dans son entreprise pour promouvoir le bien-être des travailleurs lors de l’exécution de leur travail. Cette politique s’appuie sur le principe de l’analyse des risques.
L’analyse des risques permet à l’employeur de développer des mesures de prévention appropriées pour :
- éliminer les dangers ;
- prévenir les dommages ;
- limiter les dommages.
Les 5 étapes d’une politique de prévention
1. Explorer
C’est une étape nécessitant de la communication. Il est important de partager un langage commun et de définir, pour tous les acteurs, ce que sont les risques psychosociaux (RPS).
Le but est de faire un tour d’horizon :
- Quels sont les RPS présents dans l’entreprise ?
- Quelles sont leur nature, leur fréquence et leur gravité ?
- L’entreprise a-t-elle déjà mené des actions concernant les RPS ?
Il faut réunir et analyser l’information disponible, dont les indicateurs qualitatifs et quantitatifs. Le but est d’obtenir un aperçu de la situation de votre entreprise avant d’élaborer une stratégie.
Les deux grandes familles d’indicateurs
La première famille d’indicateurs est liée au fonctionnement de l’entreprise (taux d’absentéisme, turnover…) et la seconde à la santé et sécurité des travailleurs (nombre et gravité des accidents du travail, apparition de troubles musculosquelettiques, etc.).
Comment dépister les risques
L’analyse de risques, imposée par la législation sur le bien-être au travail, constitue une excellente base pour dépister les risques à condition qu’elle soit effectuée avec sérieux et tienne compte de tous les types de risques.
Il est nécessaire de définir des unités de travail, correspondant à un service, une activité, un métier, ou encore aux différents collectifs de travail (collectif de métiers, collectif social, etc.). En effet, des problèmes sont parfois spécifiques à une unité de travail. Enfin, il est important d’établir des priorités. Il faut d’abord s’attarder sur les problèmes les plus urgents.
- Si la présence des RPS est confirmée, il faut agir en réalisant une évaluation approfondie de la situation et mettre en œuvre un plan de prévention.
- Si la présence des RPS n’est pas confirmée, tant mieux ! Mais il faut tout de même réaliser une analyse des risques et des mesures de prévention afin de maintenir le niveau de RPS le plus bas possible.
2. Réaliser une analyse des risques
L’objectif est de déterminer où se situe réellement le problème dans l’environnement de travail et quelle est la perception des travailleurs. Il faut donc connaître l’ampleur et les caractéristiques du problème afin de pouvoir proposer des améliorations. Pour ce faire, il faut :
- analyser le travail réellement accompli en parlant avec les travailleurs ;
- inventorier les causes de RPS dans les unités de travail correspondant à un service, une activité, un métier, ou encore aux différents collectifs de travail ;
- analyser les situations de travail et objectiver les facteurs de risque ;
- analyser les conditions d’exposition des travailleurs à ces facteurs de risques ;
- identifier les caractéristiques des populations les plus exposées (âge, sexe, fonction, service de rattachement, ancienneté, etc.) et les situations de travail à risque ;
- identifier les leviers d’action les plus pertinents au regard des potentialités économiques et sociales de l’entreprise et mettre en place des modes de prévention adaptés à l’entreprise.
Pour les risques psychosociaux, il est important d’analyser leur présence dans différentes composantes du travail :
- l’organisation du travail ;
- les conditions de travail ;
- les conditions de vie au travail ;
- le contenu du travail ;
- les relations interpersonnelles au travail.
Il est important de recueillir le maximum d’informations. En fonction des caractéristiques de l’entreprise, différentes méthodologies pourront être utilisées pour réaliser un diagnostic.
Par exemple :
- l’analyse des indicateurs d’alerte ;
- des enquêtes par questionnaires ;
- de l’observation ;
- des entretiens, etc.
Enfin, il faut conclure cette étape avec un rapport détaillant les facteurs de risque, les groupes à risque et les possibilités d’intervention et de prévention. Un plan d’action pour la prévention des RPS doit ensuite être élaboré en concertation avec le conseil d’entreprise (CE), le comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT), les représentants du personnel, le service externe pour la prévention et la protection au travail (SEPPT), le service interne pour la prévention et la protection au travail (SIPPT, dont le médecin du travail, le conseiller en prévention aspects psychosociaux), les ressources humaines et la direction.
3. Élaborer un plan d’action
Voici 5 étapes indispensables pour élaborer un plan d’action pour la prévention des RPS :
- Dressez l’inventaire des solutions possibles pour prévenir les RPS ;
- Fixez les priorités et les objectifs ;
- Déterminez les mesures à prendre, en distinguant le court, moyen et long terme. Celles-ci doivent être collectives et viser la source des problèmes ;
- Définissez le plan d’action global. Il doit être intégré dans le plan global de prévention et le plan annuel de l’entreprise. Ce plan doit être un scénario : il faut préciser qui fait quoi, pour quand et avec quelles actions concrètes ;
- Veillez à l’évaluation de la mise en œuvre du plan d’action.
4.Mettre en œuvre le plan d’action
Il est impossible de tout faire en même temps. C’est pourquoi il est important de suivre les priorités. Il est recommandé de commencer par quelques mesures simples. Pour démontrer l’utilité de cette démarche d’analyse des risques, il est primordial que les résultats soient visibles par tous.
5. Évaluer le plan d’action
Le plan d’action et les résultats doivent être évalués. Il s’agit dans cette 5e étape de :
- Contrôler les indicateurs de suivi ;
- Réévaluer les facteurs de risques et l’exposition des travailleurs ;
- Réexaminer le plan d’action précédant et l’adapter si nécessaire.
Soit les objectifs fixés ont été réalisés et il est nécessaire de déterminer les mesures afin de consolider les résultats obtenus ; soit les objectifs n’ont pas été atteints et il faut alors chercher les causes pour adapter le plan.
Il est important de se poser les bonnes questions : les objectifs fixés étaient-ils adéquats ? Réalistes ? Le problème a-t-il été́ analysé correctement ? Le timing prévu était-il réaliste ? Les moyens nécessaires étaient-ils disponibles ?
Décider du suivi est capital car l’entreprise évolue constamment. Ces décisions doivent être débattues en conseil d’entreprise (CE) ou lors du comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT). Elles doivent ensuite être communiquées aux travailleurs.
Afin d’anticiper l’apparition des RPS, vous devez veiller constamment aux évolutions ou à l’apparition de nouveaux phénomènes. Pour ce faire, le CPPT a un rôle essentiel : surveiller les différents indicateurs d’alerte.
Attention : dans les PME (moins de 50 travailleurs), il n’y a pas de CPPT ou de CE. Cependant, la communication entre travailleur et employeur n’en est pas moins importante. Les travailleurs peuvent être directement impliqués dans le développement de la politique de prévention. Par exemple, par leur participation dans le groupe de travail ou par l’intermédiaire de la délégation syndicale, s’il en existe une.
Les facteurs qui facilitent la prévention au travail
Différents facteurs facilitent la prévention :
- Impliquer le personnel. Chaque acteur de l’entreprise peut agir sur les risques psychosociaux (RPS). L’employeur, la direction, les membres de la ligne hiérarchique, le DRH, les représentants des travailleurs et les travailleurs eux-mêmes doivent tous être activement impliqués ;
- Bien communiquer. Pour « prévenir », il est important de communiquer à propos des questions relatives aux RPS et des résultats de chaque étape par les canaux appropriés ;
- Etablir l’équilibre. Tout est une question d’équilibre : entre flexibilité et charge de travail, entre autonomie et contrôle. Cet équilibre apporte un sentiment de sécurité aux travailleurs qui sont plus sereins. En effet, plus le travailleur est autonome plus les exigences psychologiques seront gérées facilement. Le bien-être du travailleur en est alors amélioré ;
- Adoucir les changements. L’entreprise doit éviter un maximum de surprendre les travailleurs avec des réorganisations de service, d’horaire, des restructurations impromptues et injustifiées. De tels bouleversements mettent le travailleur dans un état d’inquiétude quant à son avenir.
Ces obligations découlent des textes suivants :
- La loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs cite explicitement les aspects psychosociaux occasionnés par le travail comme l’un des 7 domaines du bien-être au travail (article 4, §1er, al.2, 3°) ;
- Cette loi est mise en œuvre par le code du bien-être au travail qui détermine les obligations des différents acteurs. Les risques psychosociaux sont repris dans le code, livre I, titre 3.
- Les partenaires sociaux ont conclu, le 30 mars 1999, la convention collective de travail (CCT) n° 72, qui concerne la gestion et la prévention du stress occasionné par le travail. Cette CCT s’applique uniquement au secteur privé. Elle a été rendue obligatoire pour ce secteur par arrêté royal du 21 juin 1999.La CCT n°72 stipule: « En application de la loi sur le bien-être et de ses arrêtés d’exécution, l’employeur est tenu de mener une politique visant à prévenir collectivement le stress occasionné par le travail et/ou à y remédier collectivement ».
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